Le Salon des Maires 2021, qui s’est achevé il y a quelques jours, a été une édition intéressante à plus d’un titre.
Evidemment, la « reprise » d’un tel événement dans le contexte de pandémie mondiale et l’apparition maintenant avérée d’une 5ième vague rend l’exercice particulier. L’assitance était au rendez-vous avec une affluence importante, compte tenu des circonstances. La qualité des visiteurs était également à relever ainsi que leurs ambitions affichées et projets engagés ou au point de l’être. Sans nul doute, cette édition traduit une belle dynamique de nos territoires et de leurs élus, nous en avons été des témoins privilégiés.
Territoires intelligents ?
Sur le fond, cette édition renforce, s’il était encore nécessaire, l’évolution des attentes et besoins de « smart-cities » vers des « territoires intelligents », sous-entendu ouverts à tous les territoires.
Une certaine ruralité et simplicité, en lien avec l’efficacité, ont été mis en avant sur de multiples stands, en incluant ceux de GAFAM présents… à dessein bien entendu.
Sur cette édition, il était évident que, au moins en terme de communication, les solutions « technologiques » étaient mises à disposition de tous. Dans les faits, la plupart de ces solutions requierent autant de moyens humains que de ressources financières. Il y a encore du chemin à parcourir.
De plus, cette « intelligence » qui est encore trop souvent associée à de la technologie ou à des fonctionnalités techniques (gestion de l’éclairage public, etc..) est de plus en plus attendue sur des fonctions plus utiles aux citoyens et qui requiert leur contribution ou avis. La plupart des élus et forces vives des territoires qui nous ont visité ont ce souci à l’esprit et désireux d’en développer quelques facettes sur leur périmètre. Si vous lisez ce blog régulièrement, vous savez à quel point ces notions nous sont chères.
Ainsi, la communication commence à s’orienter vers une ouverture à l’ensemble des territoires et c’est une bonne chose. La prise de conscience sur ce point s’améliore. Reste à ce que les solutions proposées soient réelles ouvertes à tous, en terme de compétences et de coûts.
Bon, ça c’est pour le point positif.
Souveraineté numérique
En revanche, la notion de souveraineté numérique reste encore peu claire pour certains et bien souvent, il faut l’admettre, efficacement perturbée par la communication ambiguë d’entreprises puissantes qui, oh surprise, ne peuvent la garantir, pour ne pas dire que leur objectif pourrait être contraire… CQFD.
Il était par exemple intéressant de constater le positionnement de certaines entreprises, dont la recherche d’une souveraineté numérique française ou européenne pourrait leur causer du tort. En cela, les stands et messages de GAFAM présents en force sur le salon étaient édifiants : très nature, simples, accessibles voire connotés « ruraux ». Franchement, belle communication avec des services et propositions qui semblent attractifs, si on oublie les données engendrées, leur propriété et usage pour ne pas dire exploitation.
Il y a encore du chemin pour que cette notion de souverainté numérique soit prise en compte à sa juste valeur stratégique, éthique et humaine.
Franchement, on ne pas dire que les récentes positions ministérielles sur le « Cloud Souverain » devenu « Cloud de confiance » vienne aider les élus à y voir clair… Le lobying impliqué dans ces positions est rudement efficace.
Conférence
Lors de la conférence que nous avons présenté, nous avons utilisé la tribune offerte par le Salon des Maires pour promouvoir deux idées, simples mais fondamentales, relatives aux « territoires intelligents et citoyens ».
La première est vitale : tous les territoires font face à de multiples défis, qu’ils affrontent de leur mieux. Les outils numériques, s’ils sont accessibles, peuvent leur permettre d’améliorer la compréhension des enjeux, du territoire et des solutions à déployer.
En cela, les offres de « territoires intelligents » doivent s’adresser à tous et être accessibles à des moyens humains et financiers modestes et progressifs. Cela va de pair avec une approche durable et frugale qui sollicite la technologie dans une mesure raisonnée et donc tout aussi respectueuse de l’environnement qu’économiquement viable.
La deuxième est stratégique : la souveraineté numérique n’est ni un luxe ni une philosophie. C’est une nécessité éthique qui s’impose à tout ceux qui ont le souci court, moyen et long terme de leurs territoires et de ses citoyens.
Elle passe par une sélection éclairée des solutions exploitées sur le territoire, qui s’assure de l’usage et destination des données, de ses traitements, de leur stockage, etc.. bref, retrouver une certaine liberté associée à nos données.
Bien sûr, elle a un prix : elle nous oblige à sortir du monde calfeutré et conditionné par des acteurs technologiques puissants, qui proposent des solutions performantes mais dont la monnaie d’échange n’est autre que le contrôle et l’usage de toute information concernant nos territoires et ses habitants; ni plus ni moins que de notre patrimoine numérique.
Action !
Promouvoir des idées et les partager, c’est bien.
Chez Bionatics, nous avons décidé d’aller plus loin et de profité du Salon des Maires pour le faire savoir.
Nous avons donc lancé Vivr’ici, une solution pour « territoires intelligents ey citoyens », comme de bien entendu souveraine et accessible à tous les territoires, sous-entendu simple, agile et peu coûteuse.
Pour faire très court, Vivr’ici regroupe :
– une modélisation 3D du territoire
– un ensemble d’indicateurs et de diagnostics issus de données diverses constituant le patrimoine numérique sécurisé du territoire (et à la main de celui-ci)
– un environnement applicatif intégré, modulaire, simple et puissant qui regroupe à ce jour plus de 40 modules fonctionnels (catalogue en constante évolution), incluant entre autres des outils groupware opensource.
Cette première itération embarque des partenaires clés dont une brève description a été donnée dans notre communiqué de presse de lancement.
Clin d’oeil
Ce rapide billet d’humeur aurait été incomplet sans évoquer notre petit clin d’oeil à une valeur qui nous tient à coeur : le circuit court et notre volonté de valoriser les productions de nos territoires, de nos voisins.
Nous avons aussi partagé ces idées lors du Salon des Maires 2021, tous les jours à midi précises, non pas en paroles uniquement, mais autour d’une dégustation de vin de chez nous, du Pic Saint Loup !!
Avec modération, toujours.
A l’année prochaine, au Salon des Maires 2022 !